ATHENA-DEFENSE

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A propos de l'intervention du général Desportes sur L'Afghanistan

 

Le général Desportes l'un des penseurs de notre défense (il y en a peu) et cavalier, ce qui n'est pas pour me déplaire, a pris des positions on ne peut plus tranchées sur les circonstances de la guerre d'Afghanisatn : Ce n'est pas une surprise son propos lors de lors de la conférence "Afghanistan, 10 ans de conflits" organisée par l'IRIS à Paris le 11 mai, construite pour dénoncer selon lui,  l'incapacité des Américains à mener à bien leur guerre afghane s'articule autour de plusieurs idées fortes qu'il conviendra de lire.

http://www.asafrance.fr/images/pdf/le%20gnral%20desportes%20ne%20mche%20pas%20ses%20mots.pdf :  est résumée dans sa conclusion : Je cite :

 

« Le conflit afghan est bien une guerre américaine. On se rappelle de ce télégramme diplomatique révélé dans le Monde par Wikileaks, où l'ambassadeur des Etats-Unis à Paris demandait, sur instance de l'Elysée, que Washington trouve des façons de faire

croire que la France comptait dans les options stratégiques. On se rappellera aussi que de McKiernan à Petraeus en passant par McChrystal, le commander in chief américain relève et remplace le chef de la coalition sans en référer aux autres membres. On se souviendra que les calendriers et les stratégies sont dictés davantage par les préoccupations de politique intérieure américaine que par le dialogue avec les coalisés, bien obligés de s'aligner – ceux qui ont lu « Les guerres d'Obama » de Woodward ne me contrediront sûrement sur aucun de ces points.

Dernière idée. L'Afghanistan est une nouvelle preuve de l'échec de l'Europe. Je constate qu'il y a ou qu'il y a eu 15 pays de l'Union ayant engagé des forces militaires en Afghanistan :

Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, France, Hongrie, Italie, Lituanie, Lettonie, Pays- Bas, Pologne, Roumanie, Suède, République Tchèque, Portugal. Avec des effectifs non négligeables

puisqu'ils représentent environ 40 000 combattants, soit un tiers de la force engagée. Or il n'y a presque pas d'Europe ou en tout cas de défense européenne en Afghanistan. On pourra toujours

m'expliquer qu'historiquement l'Europe a eu du mal à s'imposer en tant que telle dans cette guerre. Certes. Mais le constat est là : l'Europe mène sa guerre la plus longue « ever », elle le fait avec des effectifs extrêmement importants et elle n'existe pas. »……………

 « . Contre l'insurrection, on connaît les ratios : en-dessous du ratio de 20 personnels de sécurité pour 1000 locaux il est tout à fait improbable de l'emporter. Irlande du Nord : pour une population d'un million d'habitants, les Britanniques ont maintenu une force de sécurité globale de 50 000, ils sont restés vingt ans, le ratio est de 1 pour 20. En Irak, la population est de la trentaine de millions. Il a fallu mettre sur pied avec les Irakiens une force de 600 000 hommes pour que la manoeuvre de contre-insurrection commence à produire ses effets. En Algérie, à la fin des années 50, les effectifs français étaient de 450 000 pour une population

de 8 millions d'Algériens d'origine musulmane comme on les appelait alors. En Afghanistan, nous sommes extrêmement loin de ces ratios alors que le théâtre est infiniment plus complexe,

physiquement et humainement, nous agissons en coalition, le ratio est de deux fois 140 000 pour 30 millions, c'est la moitié de ce qui est nécessaire pour avoir un espoir de gagner. Le ratio actuel forces de sécurité / population nous permet de conquérir –on le sait bien parce qu'on le fait tous les jours – mais pas de tenir. Or gagner la guerre c'est contrôler l'espace, or nous ne savons plus, nous ne pouvons plus, nous Occidentaux, contrôler l'espace »

 

Cette fois-ci, le général Desportes ne risque pas grand-chose, il  avait été gentiment désavoué par le Ministre de la défense Hervé Morin en 2010 alors qu'il était patron du CID, aujourd'hui  il est libéré d'un certain devoir de réserve. Cependant son point de vue par certains côtés frisent un anti-américanisme étayé par une position un peu franchouillarde, qui consiste à dire, les américains nous considèrent comme étant des supplétifs sans donner de réelles solutions pour faire en sorte que nous soyons sinon leur égal, au moins des partenaires respectés.. Cela passe d'abord par une présence plus affirmé des nations au sein de l'échiquier mondial et par un souci de la défense plus marqué en Europe en commençant pas la France. Du coup, il y a une certaine contradiction en n'appuyant pas franchement notre intervention en Libye comme leader, tout en dénonçant l'impérialisme des américains ailleurs. Il faut savoir ce que l'on veut. 



28/05/2011
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