A propos de malaise
Le malaise va de la simple indisposition, à la syncope, de la simple gêne à la défaillance, je serais curieux de savoir quelle définition précise, les conseillers du président, sont à même de lui donner. Je le crois bien trop intelligent, pour ne pas comprendre à quel point ce malaise frise le mal-être et ce n’est pas la première fois que les membres de cette institution, ne se sentent sinon incompris, sinon déconsidérés, probablement délaissés.
Je le crois bien trop intelligent pour ne pas mesurer à quel point les conséquences politiques en sont limitées. Les risques de mauvaise humeur se borneront à quelques soubresauts à peine contestataires, ceux qui ne sont pas contents partiront, comme d’habitude et les autres, comme d’habitude, feront le job, quelles qu’en soient les conséquences, quelles que soient les contraintes nouvelles ou supposées.
D’ailleurs, de quel malaise parle-t-on ? Celui des élus locaux ? Dans ce cas pour certains, et seulement, dans certaines garnisons, ce malaise frise la syncope. Mais cela est largement compensé par ceux qui se réjouissent, en d’autres lieux et notamment dans les grandes villes, de récupérer des terrains en plein centre.. Avec quelques opérations immobilières bien juteuses à venir…Dans ce cas la malaise sera vite dissipé et ne sera que vapeur passagère..
Parle-t-on du malaise des électeurs ? Ceux-ci pour la plupart, sont parfaitement indifférents, sauf si cela touche, un peu au porte-monnaie, les commerçants et les grandes surfaces, n’aiment pas voir diminuer leur clientèle.. Ils s’en remettront vites. Et pour ceux qui seront amener à fermer boutique, ils ne feront pas la une des journaux.
Parle-t-on du malaise des politiques ? Les vrais, ceux qui ont une importance nationale ? Je n’ai pas souvenir d’en avoir entendu un seul s’exprimer sur le sujet.. Cela n’intéresse pas leurs électeurs qui n’ont d’autres préoccupations, que de boucler leur fin de mois et de payer la future note de chauffage.. D’ailleurs la défense reste le domaine réservé du Président, et les préoccupations restent au niveau de toutes les campagnes électorales nationales, proche du néant, la défense n’est pas un enjeu, et on s’en préoccupe que dans la mesure où cela devient un fait de société.. Une bavure, une maladresse, un fait divers.
Reste les militaires.. En interne, certes ils râlent, mais jamais ils n’ont eu autant qu’aujourd’hui, grâce aux opex, la possibilité de faire leur métier de soldat. Et puis cela offre tout de même quelques compensations financières, qui permettent de faire oublier la modicité des soldes, la réalité des contraintes et la difficulté de faire carrière.
Mais pourquoi râlent-ils ? Parce qu’ils ont l’impression que la coupure armée nation se creuse, parce qu’ils ont envie d’être soutenus, et qu’ils ne le sont pas. Parce qu’ils ont, l’impression, comme les autres membres des institutions régaliennes d’être déconsidérés, et de porter sur les épaules le fardeau de l’identité nationale.. Autre débat..
Mais surtout parce qu’ils ont le souci opérationnel de l’outil, ils sont, pour encore combien de temps ? Concernés, ils sont responsables.. Cette attitude désuète, porteuse de valeurs qui depuis des décennies sont ridiculisées, perdure dans une institution qui reste encore saine, envers et contre tout.
Alors, base de défense ou non, regroupement d’unités en dépit du bon sens ou non, organisation peu lisible ou pas, sous-équipements et saupoudrage, ils continueront de servir.. Quant à la nation elle ne doit pas être autour mais avec.. Les plumes du président auraient du le comprendre.. Nous sommes bien loin, de la réalité culturelle anglo-saxone, qui détermine une attitude de soutien envers leurs boys, même et surtout si l'opinion est contre l’engagement dans des conflits qu’ils désapprouvent.. En France quand on n'est pas d’accord avec la partition, on tire sur le pianiste.. Ailleurs on applaudit le pianiste et on vire l’auteur de la partition.. Il faut avoir la décence de le reconnaître, nous sommes compliqués, susceptibles et pas toujours cohérents, il est difficile de nous gouverner et de faire accepter les réformes.. Mais la France se doit d'ête gouvernée, et seuls, les grands hommes savent tirer partie de nos défauts.
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