ATHENA-DEFENSE

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A propos de malaise... suite

A propos du malaise.. suite..

 

Vous avez raison « anonyme par obligation », je ne vous connais pas, et pourtant je crois vous comprendre. Vous êtes en conflit de loyauté, (au sens psychologique) votre obligation et votre dévouement pour une cause vous obligent à adhérer au mouvement. Votre intelligence et votre sensibilité vous pousseraient à agir différemment pour apporter d’autres solutions. Pour participer tout simplement. Vous êtes comme je l’ai été moi-même. Ce qui est déplorable c’est que votre anonymat, que je trouve regrettable, est le résultat d’une certaine forme de soumission culturelle, je dis bien soumission et non pas démission.. L’obéissance aux ordres, à la hiérarchie, la haute conscience de servir la nation, légitime notre engagement, officiers comme sous-officiers, cela fait partie de l’essence intime de notre formation.. Mais la confusion est constante entre le devoir d’obéissance, celui de réserve, la fidélité à l’Etat, sans lesquelles il ne peut y avoir de nation et la volonté d’apporter sa pierre à l’édifice, lorsque l’on croit pouvoir apporter quelque chose. Or, ces structures de réflexion et de concertation, cette possibilité de simple expression légitime, n’existent pas. Cela ne serait pas nécessaire si les chefs prenaient des risques, ils donnent une impression de frilosité, je peux me tromper et je le souhaite, bien inquiétante. Il faut en convenir, cela est bien commode pour imposer d’en haut ce qu’il convient de prescrire à ceux d’en bas, sans qu’on leur demande leur avis, qui nécessairement ne saurait être pertinent.

Des exemples.. Je n’en citerais que deux, hors du domaine militaire volontairement.. La masse des incompétents en la matière dont je fais partie subodorait que commander autant de vaccin pour une grippe machin truc, pour une pandémie supposée, qui devait se renforcer par une vague de froid, on voit le résultat, était pour le moins risqué.. On sait ce qu’il en est aujourd’hui..

La taxe carbone est une vaste C… Chacun le sait, inapplicable, inconséquente, inefficace, pénalisante pour les petits salariés ou petits patrons.. Et pourtant, par un système bien commode à la Française qui consiste à croire que l’élite détient la vérité et la solution aux problèmes réels ou supposés, ce qui vient d’en haut s’imposera à ceux qui vivent en bas..

Il en est de même pour notre institution militaire..La règle voudrait que des économies surgissent des restructurations.. En attendant le coût en est énorme. Cette restructuration est nécessaire chacun en est conscient. Mais comme pour la grippe A, le choix des priorités est discutable, la lisibilité est absente, la communication déplorable..La logique voudrait que la priorité soit celle de l’entretien des matériels, en tout cas ceux dont l’utilité opérationnelle est indispensable..La logique serait celle de créer une garde nationale de réservistes qui armeraient les subdivisions d’armes qu’ils conviendraient de mettre bien justement en réserve, je n’ai pas dit en sommeil....Les régiments Leclerc, Les régiments sol-air de théâtre, certaines composantes aériennes et nucléaires.. Afin de mettre la priorité et les effectifs sur les forces projetables et les appuis qui vont avec.. Créer un corps de garde-côte y compris outre-mer, Développer et entretenir une flotte de transport aérienne tactique, renforcer notre capacité en voilure tournante..etc.. J’imagine que mes propos iconoclastes peuvent réveiller quelques susceptibilités de « boutons ».. Et d’ailleurs je n’ai pas la prétention de détenir les solutions miracles. Mais l’erreur de diagnostic qui fût celles des décideurs (après la chute du mur de Berlin et l’effondrement du monde socialo-soviétique), qui croyaient à un monde désormais plus libre, monde de paix et de progrès, grâce à Saint Mère la libre entreprise et sa sœur Sainte Mondialisation, ont décidé de ne rien faire, de remettre à plus tard les chantiers nécessaires d’adaptation au monde nouveau. Restructurant sans discernement, recapitalisant sans précaution, bouchant de ci de là à coup de subvention et dépensant sans compter.. Renchérissant tel ou tel programme en faisant glisser les commandes d’Etat.. Fixant des objectifs inaccessibles.. Bref dirigeant sans diriger et légiférant sans administrer.

Que l’on ne s’y trompe pas ! Le débat n’est pas anodin, il n’est pas accessoire, il touche au fondement même de notre démocratie. Comment éviter le divorce entre les décideurs, souvent, je le crains, coupés des réalités et les citoyens ? Comment éviter de tarir la source et l’essence même de nos sociétés ? La capacité à s’entendre, s’écouter et se comprendre, ne fait plus partie de nos richesses, d’ailleurs ont-elles existé un seul instant ? A force de mépriser le peuple, celui-ci risque de se lever avec ses excès et des outrances, l’histoire nous montre à quel point ces épisodes sont imprévisibles, donc probables..

 



11/01/2010
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