Facho ou gaucho ? Qui suis-je, où vais-je, où cours-je, à quoi je sers, dans quel état j’erre
Facho ou gaucho ? Qui suis-je, où vais-je, où cours-je, à quoi je sers, dans quel état j’erre
Après un long moment de silence, je reviens à mes petites chroniques, en effet, il n’est jamais mauvais de se taire, de se mettre en congé, de prendre un peu de recul. Vous lecteurs, il se trouve que vous me manquiez beaucoup, et j’imaginais que mon grain de sel devait manquer à quelques-uns, à défaut de quelques-unes, puisque mes lecteurs sont en majorité des hommes.
Outre le fait que j’ai mis à profit cette période pour écrire un roman d’espionnage, mais surtout pour l’envoyer tel une bouteille à la mer à quelques éditeurs dont la réactivité est proche de celle d’une huitre à marée basse – ils ne m’en voudront pas - puisque dans le meilleur des cas ils confient la lecture à des stagiaires, et au pire des cas, le glissent sous une pile, après avoir jeté un coup d’œil discret sur le contenu, non sans avoir au préalable mesuré votre coefficient de corrélation qui est comme chacun sait, le rapport entre deux ou plusieurs variables aléatoires ou statistiques numériques. Le mien étant proche de zéro, n’étant ni footballeur, ni assassin repenti, ni pétasse de télé réalité, ni transgenre, restant attaché de manière parfaitement irresponsable à mon sexe, faute d’avoir les moyens d’en changer. Bref, un lambda quoi, dont la chemise ouverte sur mon torse bronzé ne pourra jamais, au grand jamais, faire de moi un philosophe et encore moins un expert. Je n’ai aucun pouvoir de nuisance et Dieu m’en saura gré, je ne peux être ainsi jugé que sur la qualité intrinsèque de mon manuscrit puisque mon nom n’attirera pas les foules. Nonobstant, à cet état de fait, je continue cependant à croire au miracle.
Dans le cas contraire, je prendrais des mesures radicales, soit je le publierais sur la toile, soit je passerais à autre chose. Ce temps précieux durant lequel je n’ai pas fait grand-chose, quoi que, par discrétion je n’ai pas rendu compte des évènements personnels qui ont changé ma vie, je me suis posé la question fondamentale que je partage avec beaucoup de mes contemporains : où suis-je ? Sur quelle étagère ? (État j’erre pour les puristes) citation attribuée à une célébrité du Paf, Bruno Masure, qui est à la philosophie ce que Nabila est à la littérature et qui est une synthèse du fameux qui suis-je, où vais-je, où cours-je, à quoi je sers, dans quel état j’erre ?
Bref, je me suis « introspecté » et j’ai découvert deux éléments fondamentaux dans ce fameux où suis-je ?
Le premier est que je ne suis pas de gauche, si je ne le suis, je serais donc de droite et pourtant, je crois à la nécessité d’un état régulateur mais pas totalitaire, à l’importance du social mais pas à l’assistanat, à la nécessité du respect des libertés, mais pas au droit de casser du flic, à l’égalité, mais pas à l’égalitarisme, à la solidarité mais avec des contreparties car il ne peut y avoir de droits sans devoir, à l’humanisme, mais pas jusqu’à accepter que des éléments extérieurs viennent bouleverser notre morale et nos lois et viennent de temps en temps trucider à tort et au travers. A une justice indépendante y compris de syndicats dits magistrature ou pas, à une presse libre, au droit d’expression y compris des militaires, à la laïcité, c’est-à-dire au respect des religions mais à condition qu’elles ne viennent pas me dicter mes attitudes, mon libre arbitre et ma morale, il y a des lois pour cela.
Mais ce serait résumer un peu vite le qui suis-je ? Et le restreindre à mes penchants uniquement politiques dus et j’en suis conscient, autant à la représentation conceptuelle de ce monde qu’à mon expérience et mon vécu, ce fameux concept de l’inné et de l’acquis, du conscient et de l’inconscient.
Je me classe aussi dans les fachos lorsque je préfère les flics aux zadistes et aux casseurs, les commémorations dignes sans repentance à la con, le curé de village à l’Imam salafiste, la liberté d’entreprendre au fisc inquisitorial, la simplification du code du travail plutôt que sa complexification, les allocations familiales à pas d’allocation, à condition de les attribuer aux vrais enfants d’une seule femme, et pas aux enfants de plusieurs femmes composant un seul ménage.
Je suis de gauche tout autant, puisque j’estime que dans nos sociétés les homosexuels peuvent se marier s’ils le souhaitent, et donc sans nul doute divorcer ce qui leur promet des lendemains enchanteurs. Je suis aussi de gauche, car je crois à l’importance de l’éducation sur la jeunesse et à la nécessité de donner des moyens, mais tout en étant facho car je pense que l’apprentissage devrait commencer à 14 ans pour tous ceux qui s’ennuient à l’école et qui préféreraient apprendre un métier plutôt que de compter les mouches au plafond.
Je suis aussi de droite, car je pense qu’il faudrait remettre au goût du jour un service national par période courte mais obligatoires de 16 à 20 ans sans dérogation pour tous et toutes avec une formation civique et militaire.
Je n’ai pas terminé mon introspection, c’est long...
Mon prochain billet s’intéressera au fameux, où vais-je, où cours-je, à quoi je sers, dans quel état j’erre ?
A moins que je ne décide de me taire une nouvelle fois car à force de se chercher on risque de se perdre...
Roland Pietrini
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