ATHENA-DEFENSE

ATHENA-DEFENSE

La stratégie de l'illusionniste, à relire

Joyeux Noël  à tous

Bonnes fêtes de fin d'année! 

 

Rendez-vous l'année prochaine pour d'autres aventures!  

 

 

 

 

SNA Australien.JPG

 

 

 

Pousser sous le tapis la poussière des échecs successifs semble être devenu un art collectif de nos sachants dans tous les domaines illustrant leur incapacité à agir.

 

Les sujets de la sécurité, de l’immigration, de la politique étrangère, de la défense, de la crise de l’énergie, de la désindustrialisation et du déclassement de la France démontrent que nos dirigeants anticipent de moins en moins, ce qui a pour conséquence de les   soumettre à une succession de surprises stratégiques, dont ils seraient non pas les fautifs mais les victimes, ce qui est un comble ! L’irresponsabilité à tous les niveaux est la caractéristique de nos sociétés de l’immédiateté.

 

Les exemples abondent : de l’inefficacité supposée des masques afin de cacher la réalité de leur absence lors de la crise sanitaire, au constat de notre dépendance suivi très vite de l’excuse de la lenteur européenne dans la gestion des crises pour ensuite affirmer le contraire en sublimant un discours idéologique du « à plusieurs on est plus fort », alors qu’en réalité c’était chacun pour soi et Dieu pour tous !

  

Dans le domaine international, après le quasi-abandon de la Grèce par l’Europe, face aux tentatives de la Turquie d’imposer sa loi en Méditerranée orientale ; alors que seule la France  lui a apporté son soutien,  ce qui a amené le président Macron à constater la mort cérébrale de l’Otan mais sans se prononcer sur l’impuissance de l’Europe,  démontrant dans une saillie dont il est coutumier sa capacité à poser le bon diagnostic,  sans tirer aucune conséquence, sinon celle finalement de sa propre impuissance.

 

Dans cet épisode, notre sortie de l’OTAN aurait dû être au moins envisagée.

 

Car les discours fermes doivent à un moment se traduire par des actes, sinon, quand le verbe remplace l’action, c’est la crédibilité même du pouvoir qui est en jeu.

 

Je ne peux résister à la comparaison du roquet qui aboie au passage d’un molosse, protégé par le portail, mais qui rentre bien vite à la niche, la queue entre les pattes dès que la barrière s’ouvre.

 

Après la première claque reçue par la non-signature d’un contrat Rafale en Suisse (qui était en tête de toutes les évaluations) faisant suite à une voyage éclair du grand démocrate et ami Monsieur Joe, qui a imposé son F35, nous sommes restés cois.   

Et c’est toujours ce même Joe avec son clown britannique, l’un étant le Laurel de l’autre, qui a fait capoter le contrat des sous-marins français avec l’Australie dans un scenario humiliant pour la France fait de rouerie et de trahison commune ,renouant ainsi avec une mise à l’écart conforme à la vision américano-britannique du partage du monde entre colonisateurs et colonisés de  langue anglaise.

 

Or, la principale raison de l'annulation des contrats avec la France est un enjeu géopolitique majeur, celui de la sécurité de l’Australie qui se sent menacée devant la montée en puissance de la Chine.  D’ailleurs, on ne peut reprocher à l’Australie le désir de se mettre sous la protection du plus fort, on peut leur reprocher certainement la forme et la duplicité mais pas le fond.

 

Cette décision est liée au constat de la faiblesse de notre Marine. Le pavillon français est rare dans ces contrées alors que nous y avons des intérêts majeurs que nous ne savons ni exploiter ni même défendre.  Le signe donné par notre imbécile engagement à organiser un troisième référendum en Nouvelle Calédonie a été un signe exploité par nos détracteurs qui analysent ce fait par le risque de se faire amputer d’un emplacement stratégique majeur.  

 

Avec un porte-avions, 15 frégates dites de premier rang, on peut à peine protéger la sortie de nos SNLE et marquer notre présence de manière discontinue là où nous devrions être positionnés de manière pérenne et montrer notre force. Le général Mac Arthur, affirmait que “les batailles perdues se résument en deux mots : trop tard”.  Le temps que nous avons perdu à démonter notre Marine ne peut se rattraper au rythme d’équipement de nos alliés et de nos adversaires possibles.   

 

Chacun le sait, il nous manque au moins 3 sous-marins, 3 frégates, 1 porte-avions et le personnels qui va avec.

 

Lorsqu’on veut jouer dans la cour des grands ; on s’en donne les moyens, ou bien, on va jouer ailleurs avec les enfants aux châteaux de sable, mais on évite de proposer des accords de coopération militaire lorsqu’on n’a à leur proposer que du vent.

  

L'accord stratégique Aukus est destiné à défendre les intérêts de sécurité américains qui mettent la Chine en tête des menaces, ce qui a été largement constaté lors du dernier sommet de l’OTAN, mais qui se heurte aux réticences françaises et allemandes, plus favorables à une approche équilibrée avec la Chine.

 

Face à ces défis stratégiques nous avons le verbe et le projet d’emmener l’Allemagne sur notre vision d’une Europe de la défense intégrée à l’Otan, ce qui revient à nous soumettre un peu plus au grand-frère US.

 

La stratégie de la France ressemble à celle de l’illusionniste, elle fait rire les enfants et le monde n’est pas un monde d’enfants mais de compétiteurs adultes qui construisent leur influence sur leur puissance.

 

Nous sommes en train de perdre l’Afrique, nous perdrons un jour ou l’autre les Outremers. Nous avons dilapidé l’héritage du gaullisme à cause de la trahison continue de nos élites depuis 40 ans et la stratégie de l’illusion a remplacé la stratégie de l’indépendance, qui nous a coupés de notre capacité à parler au monde.

 

Pourtant rien n’est encore perdu, la France possède une force de dissuasion, une capacité de recherche et de développement dans des domaines d’excellence, aéronautique, espace, constructions navales, capacité que nous sommes en train de dissoudre dans des idées farfelues de coopérations piégeuses où nous allons perdre plus que ce que nous gagerons.

 

Il y suffirait d’un homme ou d’une femme capable d’imposer une vision…

 

La prochaine élection présidentielle en révèlera le sens, ou pas.

 

 

 

Roland Pietrini  

 

À relire: Sous-marins australiens, un fiasco et un signe de notre déclin. - Défense actualités geopolitique (athena-vostok.com)



24/12/2021
45 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au site

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 1183 autres membres