ATHENA-DEFENSE

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LPM 2024-2030, une loi de procrastination !

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Colone de chars russes.

 

 « Il n'y a pas de renoncement dans cette PLM mais des révisions de cadencement », Cette phrase prononcée par le chef d’Etat-Major des Armées résume à elle seule cette loi de programmation 2024-2030 qui est une loi de procrastination, au moins dans le domaine des forces classiques. L’objectif de 2030 prévu par la précédente loi de programmation ne sera pas atteint et sera probablement réécrite au-delà de 2027, échéance de la prochaine élection présidentielle.

C’est dire à quel point elle est loin d’être inscrite dans le marbre et sera menacée, (à condition qu’elle soit votée) comme toutes les autres, par d’autres révisions à venir, justifiées par un nouveau besoin d’adaptation impératif. Le discours est rodé. 

 

Or, le conflit en Ukraine et la menace d’un engagement dans un conflit de haute intensité, aurait pu faire penser que nous serions amenés à renforcer nos forces. Nous assistons à un semblant de renforcement par le bas, une correction a minima de nos carences, une mise en attente, dans tous les domaines.

Toutes nos armées sont touchées, aucune n’a obtenu le renforcement de leurs moyens pour pouvoir peser auprès de nos alliés. Et nous allons le démontrer.

En réalité, cette nouvelle loi de programmation n’est que la continuité de la précédente avec pour caractéristique la prise en compte de la modernisation des forces nucléaires et l’amorce de la réduction des carences dans les domaines du renseignement, de la lutte anti-aérienne basse couche, de la cyberdéfense, de la robotisation, des drones et des munitions.

Les ressources financières étant ce qu’elles sont, la conséquence est que l’ensemble des programmes dits classiques subissent un glissement, tel le programme Scorpion considéré il y a peu comme urgent et indispensable et la massification des moyens est désormais estimé hors d’atteinte.

Le tour de force le plus évident est qu’avec 40% de budget en plus il y aura 40% de commande en moins, et in fine des capacités encore réduites.

Le bilan est cruel.

 

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Horizon 2030 !

 

 

-       Pour l’armée de terre, par rapport aux prévisions de la précédente loi de programmation 2019-2025 :  ce sera : 100 Jaguar, 474 Griffon et 413 Serval en moins, le nombre de Caesar reste le même 109, les LRU seront remplacés nombre pour nombre, soit 13, avec 26 prévus, mais en 2035 !

 

 

 

 

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Aviso 69, jusqu'en 2030?

 

-       Pour la Marine un BRF en moins, la commande du quatrième et dernier est reportée en 2035. Le nombre de frégates reste le même, 15. Sur les 5 FDI qui étaient prévues, les commandes glissent pour 2 d’entre elles à 2035 voire, au-delà.  Les frégates de surveillance seront remplacées par 6 corvettes, en fait des destroyers issus d’un projet européen dont le calendrier réel et le coût ne sont pas connus. Les patrouilleurs seront au nombre de 19 avec 3 PAG (Patrouilleurs Antilles-Guyane) + 6 POM (patrouilleur outre-mer + 7 PH (patrouilleur hauturier) + 3 FLF (frégates légère de type Courbet non revalorisées) seront désarmés pour les transformer en patrouilleurs hauturiers. Les Rafales Marines attendront un hypothétique remplacement par le NGF du projet SCAF. La Marine attendra aussi ses hélicoptères Guépard après 2035. La construction du PANG de 75000 tonnes mobilisera un budget qui sera, cela est évidemment prévisible, largement dépassé par rapport aux prévisions. La Marine aura donc son porte-avions, elle en paiera le prix sur le reste de ses moyens. 

 

 

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Mirage 2000D,  le  tout Rafale attendra. 

 

 

 

-       Pour l’Armée de l’air et de l’Espace : Le tout rafale reste une promesse et le nombre total sera de 137 en 2030, au lieu de 187 prévus, le nombre d’A400M sera « au moins 35 au lieu de 50 » dixit le ministre. L’Armée de l’air perdra ainsi deux escadrilles d’avions de chasse et passera de 73 hélicoptères en 2021 à 36.  L’ALAT quant à elle, passera de 265 hélicoptères en 2021 à 212 en 2030 (105MH + 67Tigre), si on en croit le tableau en annexe (1)

En interarmées, les HIL Guépard seront au nombre de 20 au lieu de 40 qui étaient prévus en 2030, 70 en 2035 pour une cible de 169 mais, en réalité, aucun calendrier n’est proposé.  

Les systèmes sol-air Mamba seront limités à 8 de nouvelle génération en 2030 et à 12 en 2035… 9 VL MICA sont destinés à remplacer les 8 systèmes Crotale existants, un ayant été offert généreusement à l’Ukraine. Le renforcement de la Défense surface-air (DSA) est ainsi reporté à un horizon 2035 (la définition de horizon étant comme chacun le sait : une ligne imaginaire qui s’éloigne au fur et à mesure que l’on s’en rapproche...).

Au bilan positif mais en cherchant bien, on trouve un embryon de défense sol-air pour l’accompagnement des forces terrestres avec 24 Serval Mistral en 2030 pour protéger les GTIA. Le nombre de Tigre sans préciser le standard restera le même. Les forces spéciales se verront renforcées.

Avec 10 années de retard, les Armées se verront doter de 3000 drones dont 17 SDT. L’effort de recomplètement en munitions au sens large incluant les missiles sera amorcé et des munitions téléopérées feront partie de la dotation, les capacités de cyberdéfense seront renforcées et la part pour le MCO (maintien en condition opérationnel) sera augmentée. Mais le génie ne possèdera que 8 portières soit 300 mètres de capacité de coupure en continu en 2030, 1500 mètres en 2035… Quant au bréchage, rien n’est réellement décidé.

Enfin, pour compenser les besoins en effectifs nouveaux, 6000 personnels supplémentaires seront recrutés et selon le ministre « l’objectif est d’avoir un militaire de réserve pour deux militaires d’active. Autrement dit, 100 000 réservistes pour une armée d’active de 200 000 hommes » Cela est insuffisant puisque l’on voit nos unités d’infanterie passer de 5 compagnies par régiment à trois, afin de compenser les nouveaux métiers (Artilleurs sol-air, droniste, opérateur cyberdéfense et robot terrestre, forces spéciales, logisticiens etc..). Bref à effectif contraint, pour être clair et un peu trivial, on déshabille Pierre pour habiller Paul.

 

 

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SNLE

 

 

En revanche, la modernisation de nos forces stratégiques mobilise près de 30% des crédits. À lui seul, cet effort, probablement nécessaire, n’a fait l’objet d’aucun débat, mais la conséquence est qu’avec une enveloppe globale, de 400 milliards et de 13 hypothétique, diminué de 30 milliards (estimation a minima) ponctionné sur l’ensemble en raison de l’inflation, la part consacrée au nucléaire stratégique ne laisse que la part congrue du budget aux forces classiques.  Pour respecter le calendrier de la loi de 2019-2025, et absorber les modernisations nécessaires, il manque 100 milliards, l’effort se situerait à 3% du PIB, ce serait un choix nécessaire mais lourd de conséquence pour notre économie ? En sommes-nous si sûr ?

 

Si on devait résumer un tel programme, on pourrait prononcer une seule phrase, celle du général Mac Arthur : « les batailles se résument en deux mots ; trop tard ! » Ainsi, tout arrivera trop tard, à moins de considérer que la France restera, quoi qu’il arrive, à l’abri de toutes batailles ou de faire en sorte que ce soit les autres qui les assument !  

Le tableau en annexe 1 comblera la curiosité des lecteurs, mais j’encourage vivement celui-ci à se munir de quelques tranquillisants, le besoin risque de se faire ressentir.

Mais la copie à peine chaude, d’autres questions se posent.

 

-       Les 13 milliards de recette exceptionnelle en plus des 400 milliards prévus tout en bénéficiant d’un flou absolu, ne sont que des estimations de recettes, ce qui encourage certains députés à considérer que celle loi est insincère.  On verra s’ils la voteront.

 

-        Les surcoûts des glissements de programme, comme d’habitude ne sont pas chiffrés. Les programmes en coopération tout autant, pour n’en citer que deux, MGCS et SCAF, maintenus pour des raisons exclusivement politiques, et qui déjà prennent un retard considérable avec un partenaire qui fait tout pour que ceux-ci capotent.

Il semblerait que, contrairement à la quasi-totalité des autres Nations, nous considérons que l’effort que nous consentons sera suffisant, en faisant le pari de ne jamais être concernés par une menace directe sur notre territoire, hors celle venant de l’intérieur.

En estimant que notre force de dissuasion nous protégera, nous donnons un signal très négatif à nos alliés, on les précipite directement dans les bras des Etats-Unis. 

 

Or, on sait que cette force ne sera jamais utilisée en premier, à moins de prendre la responsabilité de déclencher l’apocalypse. Il faut relire les ouvrages du général Pierre-Marie Gallois et son apport à la dissuasion nucléaire, à la stratégie et à la géopolitique.

Nous sommes donc condamnés à rester ce que nous sommes : une Nation désormais incapable d’affirmer une puissance de premier plan, notre Armée de squelette est devenue embryon et sera dépendante encore plus qu’elle ne l’est aujourd’hui de nos alliés.

 

Tout cela serait presque acceptable si les menaces ne se trouvaient pas au niveau de ce qu’elles sont aujourd’hui. Les enseignements de la guerre Russie -Ukraine ne semblent pas avoir changé radicalement la pensée de nos dirigeants, (au sens large), pour une raison simple, puisque nous ne possédons pas des moyens suffisants, faisons semblant que ceux-ci ne sont pas indispensables, et préparons les guerres du futur, faute de répondre à celles d’aujourd’hui et du « demain immédiat ». 

 

La Pologne, l’Italie, l’Allemagne, mais aussi L’Algérie, le Maroc, et bien d’’autres nous dépassent désormais dans la massification des domaines classiques indispensables dans les guerres de haute-intensité.  Nous avons, en comparaison, moins d’artillerie, moins de chars, moins de génie, moins de protection sol-air, moins d’artillerie longue portée, moins de navires, et probablement très bientôt, notre armée de l’air ne pourra se réclamer d’une supériorité aérienne quelconque. Nous sommes contestés dans tous les domaines et cette loi dite de transformation ne sera finalement qu’une loi d’hyper-stagnation.

 

La Turquie lance son premier navire porte drones, avec des Bayraktar TB3 et Kizilelma et l'avion de combat léger Hürjet et nous sommes encore à nous poser la question de savoir si nos 17 Patroller (2) (dont le premier vol date de 2009, le lancement du programme de 2014) seront armés et notre Marine expérimente toujours le SMDM, un UAV de petite taille qui doit renforcer les capacités ISR (Intelligence, Surveillance and Reconnaissance) des navires de guerre français.

 

Cette loi, sans réelle ambition, ne propose aucun « game changer », nous sommes incapables de changer la donne, de démontrer notre capacité à innover réellement. Pourtant, notre industrie conserve des capacités évidentes dans certains domaines, nous possédons nous sommes compétitifs, (construction navales, aéronautiques, nucléaire militaire, missiles et espace), nos ingénieurs ne sont pas en cause, pas plus que nos soldats, ce qui manque cruellement, c’est une volonté politique, une vision à long terme.

 

 

Ceux qui nous gouvernent ne croient plus en une France compétitive, mais à une France fondue dans un embrouillamini d’accords et de soumission à des normes venant d’ailleurs, qu’elles soient européennes, otaniennes ou bientôt chinoises, cela est illustré par un président qui parle anglais désormais dans les instances internationales.

Mais si on se penche sur le discours qui transparait dans le texte initial de la loi, il faut dire les choses telles qu’elles le sont, cette transformation annoncée, « pour que la France conserve une supériorité opérationnelle » est hors d’atteinte !

 

 

Quelques exemples glanés dans l’annexe de la proposition de loi : 

- L’article 1.1. : renforcer la protection de nos territoires face aux menaces actuelles comme futures, tel qu’il est rédigé au rapport annexé est sans consistance.

 

La phrase « Véritable projet politique et militaire de transformation, elle s’inscrit en complémentarité de la précédente LPM : après les réparations nécessaires, il faut désormais bâtir l’avenir. » prêterait à sourire. Elle n’est que le reflet de cette hypocrise calibrée que l’on dénomme communication.

 

- Pire encore : l’article 1.4 entérine désormais la fin de notre souveraineté : « Une France puissance solidaire et partenaire de souveraineté. » Ainsi, nous ne sommes plus une Nation souveraine mais nous réclamons d’être devenu un partenaire de souveraineté. Cet oxymore entérine définitivement la fin de notre vocation de singularité.

 

 

La messe est dite. Si la représentation nationale accepte une telle loi en l’état, alors, de Nation cadre nous deviendrons une Nation encadrée.

Il faut revoir la copie, c’est une question de survie.

 

 

 

Roland Pietrini

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)  Projet de loi n°1033 relatif à la programmation militaire pour les années 2024 à 2030 et portant diverses dispositions intéressant la défense (assemblee-nationale.fr)

 

Segment capacitaire

Parc fin 2023

Parc fin 2030

Parc horizon 2035

Capacités interarmées

Espace

Renseignement EM

 

1 Céleste

1 Céleste

Renseignement image

2 satellites CSO

2 satellites CSO

2 satellites Iris

Communication

1 satellite SYRACUSE IV

2 satellites SYRACUSE IV

2 satellites SYRACUSE IV

Capacité d’action dans l’espace Egide

-

1

1

Système de commandement des opérations spatiales - C4OS

-

1

évolutions incrémentales du C4OS

Radar GRAVES

1

1 GRAVES NG

1 GRAVES NG

A

Serval LAD

-

12

au moins 40

LAD Naval

3

20

au moins 25

Système Parade

6

15

15

Hélicoptères Interarmées Légers (HIL)

Guépard - HIL

-

20

au moins 70
(cible à terminaison 169)

Défense surface-air (DSA)

Système sol-air SAMP-T

8 Mamba

8 SAMP-T NG

12 SAMP-T NG

DSA terrestre d'accompagnement

-

24 Serval MISTRAL

au moins 45 Serval TCP

Très Courte Portée naval

-

8 tourelles MISTRAL

au moins 15 tourelles TCP

Courte Portée terrestre

8 à 10 Crotale

9 VL MICA

12 VL MICA

Forces terrestres

Chars

Chars de combat

200 dont 19 rénovés

200 dont 160 rénovés

200 rénovés

Blindés

 

Blindés médians

60 Jaguar

200 Jaguar

300 Jaguar

Griffon

575

1345

1818

Serval

189

1405

2038

VBCI

628

628

628

Artillerie

Canons

58 CAESAR + 33 AUF1

109 CAESAR NG

109 CAESAR NG

 

 

 

 

Hélicoptères

Hélicoptères de manœuvre

61 TTH + 54 Puma/Cougar/Caracal

63 TTH + 24 Cougar + 18 TTH FS

au moins 105 HM

Hélicoptères de reconnaissance et d'attaque

67 Tigre

67 Tigre

67 Tigre

Franchissement

SYFRALL

-

8 portières - 300 m

2500m

Drones

Système de drones tactiques (SDT)

5 SDT

17 SDT + armement

17 SDT

Frappe longue portée

Lanceurs frappes longue portée terrestres

9 11 LRU

au moins 13 systèmes

26 systèmes

 

Forces navales

Sous-marins

SNA

2 Barracuda

6 Barracuda

6 Barracuda

Porte-avions

Charles De Gaulle

1

1 rénové

1 rénové

PA-Ng

Etudes

Fabrication en cours[1]

Fabrication en cours

Flotte de surface

Frégates de 1er rang

15 : 8 FREMM + 2 FDA + 5 FLF

15 : 8 FREMM + 2 FDA + 3 FDI + 2 FLF rénovées

15 : 8 FREMM + 2 FDA rénovées + 5 FDI

Porte hélicoptères amphibie

3 PHA

3 PHA

3 PHA rénovés

Patrouilleurs

17 : 3 PAG + 1 POM + 6 PHM + 3 PSP + 4 divers

19 : 3 PAG + 6 POM + 7 PH + 3 FLF

19 : 3 PAG + 6 POM + 10 PH

Frégates de surveillance

6 frégates de surveillance

5 frégates de surveillance + 1 corvette

6 corvettes

Bâtiments logistiques

1 BCR + 1 BRF

3 BRF

4 BRF

Guerre des mines

Lutte anti-mines (SLAM-F)

8 chasseurs de mines ancienne génération

3 Bâtiments de guerre des mines (BGDM)

6 BGDM

1 système de drones

6 systèmes de drones

8 systèmes de drones

4 Bât. base support plongeurs (BBPD)
1 Bât. d'expérimentation BEGDM

 3 BBPD NG

5 BBPD NG

Hydrographie-Océanographie

Capacité hydrographique

3 bâtiments hydrographiques (BH) + 1 bâtiment océanographique (BHO)

2 CHOF+ 1 BHO

2 CHOF + 1 complément capacitaire

Maitrise des fonds marins

Capacité fonds marins

-

1 capacité moyen et grand fonds - drones et robots

poursuite des incréments

Aéronavale

 

Avions de patrouille maritime

8 Std 5 + 14 Std 6

18 Std 6

Au moins 18 dont 3 PATMAR futur

Avion de surveillance et d'intervention maritime (AVSIMAR)

8 F50 et 5 F200 (Outre-Mer)

8 Albatros + 4 F50

12 Albatros + complément SURMAR

Système de drones aériens marine (SDAM)

3

8

au moins 15

Avions de guet aérien

3 E-2C

3 E-2D

3 E-2D

Rafale Marine

41

41

Format aviation de combat (Air+Marine) à 225

Forces aériennes

 

Chasse

Rafale Air

100

137

Mirage 2000D

36 M2000D rénovés

48 M2000D rénovés

-

SCAF (NGF)

-

1 démonstrateur NGF

-

Transport et missions

Avions ravitailleurs et de transport stratégique nouvelle génération

12 MRTT et 3 A330

15 MRTT

15 MRTT

Avions de transport tactique

22 A400M

au moins 35 A400M

au moins 35 A400M

4 C-130J et 14 C-130H

4 C-130 J + 10 C-130H

4 C-130 J + ATASM

Avions de surveillance et de contrôle aérien

4 AWACS

4 AWACS

AFSC

Drones

Systèmes de drone MALE

4 systèmes Reaper

4 systèmes Reaper + 1 système EuroMALE

au moins 6 systèmes EuroMALE

Renseignement

 

Avions légers de surveillance et de renseignement (ALSR)

2

3

3

Avions renseignement et guerre électronique

-

3 ARCHANGE

3 ARCHANGE

Hélicoptères

Hélicoptère de manœuvre (HM)

36 (Puma/Caracal/H225)

au moins 32 HM

36 HM

 

(2)  Patroller Safran Patroller — Wikipédia (wikipedia.org)



17/04/2023
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