Mistral perdant, chronique d’avant une sieste d’été. (réactualisé)
Mistral perdant, chronique d’avant une sieste d’été.
L'accord vient d'être signé ce mercredi 5 août 2015
l'Elysée vient de le confirmer à 20h 02
Alors que la polémique enfle entre Paris et Moscou et que Hollande qui n'a aucune moyen de pression sur un Poutine sûr de lui, et certain de son bon droit, le premier n'arrive même plus à faire illusion et semble totalement perdu.
Tôt ou plus tard, le contribuable français devra donc verser à la Russie 1.2 milliards d’euros plus ou moins, pour la non-livraison des Mistral russes, sans la garantie de disposer en droit de le revendre. Le russe nous tien par la barbichette et de toute manière, si l’on compte le coût du maintien à quai de ces navires, l’addition sera de toute façon salée.
Reste la question essentielle de leur futur… Qu’allons-nous en faire ? Il serait dommage de les transformer en casino flottant, à moins que les écologistes qui ne sont pas à cours d’idée proposent de monter des éoliennes sur les ponts avant de les couler sur des bas-fonds. Nous devrions peut-être nous en servir pour loger les migrants de ce monde en fête, qui ne tourne plus très rond ? Ou bien nous en servir comme ferries pour satisfaire le désir de tous ces naufragés de la planète d’atteindre la fière Albion dont les tabloïds ne cessent de tenir des propos hypocritement « laudadifs » (sur notre incapacité à régler le problème de l’immigration clandestine) eux qui sur leur île regardent l’agitation du monde avec la perfidie et l’égoïsme qui les caractérisent. Petits valets d’une Amérique qui les a contraints au mensonge et à l’épuisement dans une seconde guerre d’Irak dont nous payons aujourd’hui les conséquences.
En tout cas cette somme est celle annoncée par le quotidien Kommersant pour solder le compte, mais certainement pas pour solder les conséquences politiques d’une telle décision qui n’est pas à mettre à la gloire de nos gouvernants qui se font bien discrets sur la question et qui rasent les murs. Les donneurs de leçons, Etats-Unis, Allemagne et Grande Bretagne se frottent donc les mains, eux qui, dès que l’encre des accords pour le nucléaire signés avec l’Iran fut à peine sèche, se sont précipités pour signer quelques contrats juteux (les contacts avaient été pris avant) avec un Iran devenu désormais fréquentable. Mais, Nous, qui recevons le roi d’Arabie Saoudite sur nos plages, modèle s’il en est de démocrate exempt de toute suspicion malsaine et malveillante, Nous, qui vendons à d’autres modèles de régimes hautement démocratiques des « Rafale » et des frégates, nous n’avons pas eu les « cojones » nécessaires pour simplement respecter un contrat avec l’une des puissances qui compte dans ce monde et qui serait donc devenue moins fréquentable que celles avec qui nous fricotons…
On se souvient que la livraison du premier des deux navires, le Vladivostok, aurait dû avoir lieu à l'automne 2014, mais elle a été suspendue par le président François Hollande sine die au motif que les conditions "n'étaient pas réunies" en raison de la crise ukrainienne.
On a vu que cette décision a changé les paramètres de la crise ukrainienne, sans cette action courageuse et hautement utile la crise ukrainienne, (mais de quelle crise parlons-nous ?) aurait été comme la courbe du chômage moins catastrophique que si elle avait été pire.
Nous voilà donc rassurés, la France indépendante, coincée entre une Europe qui lui dicte ses lois et une Amérique (du nord) qui lui consent de temps en temps quelques contrats d’exportations, est sauvée. L’été promet d’être lui aussi, moi pire que si il avait été meilleur.
Pourtant quelques solutions pour les Mistral seraient à étudier. Par exemple, l’Europe pourrait dans un geste fort, après remises aux normes occidentales, les racheter et les gérer en équipage commun, ce qui serait à la fois utile et marquerait un geste fort pour un embryon de défense européenne et celui de la gestion commune des crises humanitaires. L’Otan pourrait tout autant les acquérir et les mettre à la disposition de l’alliance. Ces solutions intelligentes dépassent, il est vrai, les capacités imaginatives et cognitives de nos dirigeants sans qui le monde à défaut d’aller moins bien irait probablement pas plus mal.
Voilà de quoi alimenter nos réflexions de fin de sieste d’été, dans l’attente de ma prochaine chronique, whitout saying that sir, (1) puisqu’il faut parler désormais dans la langue de Shakespeare…
Souvenons-nous de cette citation attribuée à Gérard d’Aboville, « la pire des défaites est d’avoir refusé le combat. »
Le feuilleton n'est pas terminé, il y aura des rebondissements, n'en doutons pas.
Dans une lettre ouverte adressée au Président de la République, les députés Thierry Mariani et Nicolas Dupont-Aignan rappellent que la décision du chef de l'Etat sur les Mistral russes engagera la réputation de la France.
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http://fr.sputniknews.com/international/20150801/1017331500.html
Roland Pietrini
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