ATHENA-DEFENSE

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Qui suis-je, où vais-je, où cours-je, à quoi je sers, dans quel état j’erre - Suite et fin

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Il me faut donc clore ce triptyque. Pour ceux qui auraient perdu en cours de route les épisodes précédents, je leur conseille fortement de rattraper cette lacune. En effet, la chute prévisible ne saurait excuser ce manque de repère. Les -qui suis-je, où vais-je, où cours-je, à quoi je sers, dans quel état j’erre ?-  ne sont que le prélude d’une maladie qui se fait rare,  la perte progressive de la  conscience de n’être finalement qu’une part infime de l’univers, qu’un ego cacochyme, rattrapé par le dur constat que ce qui a été ne sera plus et qu’en toute sincérité, si c’était à refaire, et avec toute l’inconscience de la jeunesse, je le referais.

 

Le qui suis-je étant ce qu’il est, et le où cours-je ce qu’il en est, reste donc dans une introspection toute relative, réfléchir au où vais-je,  à quoi je sers et dans quel état j’erre ?

 

 

 

Je vois bien,  à lire certains commentaires des diptyques précédents, à l’exclusion de celui qui qualifiait  mon verbiage de,  je cite : Vous aussi, donc, vous êtes une chiffe-molle? Votre texte est un concentré de crétinerries et de lâcheté! Pas fameux pour un ancien militaire! » En lui faisant remarquer au passage qu’un seul r suffit à crétinerie car dans tout crétin il y a un innocent qui sommeille, vous êtes donc,  globalement intéressés, non pas par mon cas particulier, mais bien par le vôtre. Mes errements réveillent en vous, je le sens bien,  des questionnements enfouis. Car,  en admettant que certains d’entre vous aient réussi à savoir à peu près d’où ils viennent et où ils vont, ils ne  peuvent se  permettre de minimiser le : à quoi je sers et dans quel état j’erre ?

 

Essayons d’y voir plus clair. A quoi je sers ? Me posant la question à moi-même,  je me disais,   en jardinant sous la pluie de ce week-end et en regardant quelques pousses d’haricots  percer le sol de leur fragile levée, je sers peut-être à ça,  et en m’abstenant de toute tentation égotique et de toute modestie, je sers à  faire pousser  des graines, mon rôle s’étant borné à mettre dans le sol quelques graines à l’endroit voulu.

 

Réflexion ainsi faite, je m’aperçois  très vite que ma contribution à ce petit miracle est d’une affligeante banalité et que la graine se débrouille assez bien toute seule, le miracle étant tout à fait condensé dans la graine et la terre. Je constate donc,  à mon grand regret,  qu’il est bien inutile d’ouvrir le ban et de  décorer le semeur de graines que je suis.  Il y a là, un pas que je ne franchirais pas.

 

Nous sommes donc tous plus ou moins des semeurs de graines, dont la responsabilité dans ce processus est bien limitée et implique une modestie sans faille.

 

Il me semble que le semeur de graines est vite dépassé par la réalité des faits, ce qui pourrait donner raison aux théologiens de tous bords qui indiquent que l’homme étant ce qu’il est,  seule une entité supérieure que l’on peut signifier du nom que l’on veut,  est détenteur du pouvoir, de la connaissance et... de la graine.   

 

J’en arrive donc progressivement à la question fondamentale : à quoi je sers ? N’ayant aucunement résolu les précédentes,  j’estime que je ne  sers pas à grand-chose si l’on se place à l’échelle de l’univers connu, vous non plus, puisque nous sommes, vous et moi,  parfaitement interchangeables.  Par contre, la réponse est plus nuancée si on se place au nano niveau qui est le nôtre, celui de notre rapport avec notre immédiateté relationnelle. Nos racines parentales, nos amours (nos emmerdes, je sais) nos enfants, nos camarades, et même,  osons le dire,  nos disparus qui resteront vivants tant que le souvenir de ce qu’ils furent reste présent dans nos vies.  On sert donc à transmettre, à rayonner, à s’interroger, à questionner sans cesse ce grand mystère, pourquoi moi ? Pourquoi ici ?

 

Cela me ramène à cette dernière question, dans quel état j’erre ?  Difficile d’y répondre, en effet, car cela indique le  niveau cognitif dans lequel  on se trouve, un peu comme ce mec qui se précipite du 10° étage  de son immeuble et qui se dit à chaque étage : Jusque-là tout va bien, jusque-là tout va bien.. Jusque là....

 

Promis,  juré, la prochaine fois je reviendrais à des contingences moins abracadabrantesques,  le pire n’étant jamais inéluctablement à venir. Qui sait, dans l’espace il y a toujours une source de lumière. ?

 

 https://www.athena-vostok.com/qui-suis-je-ou-vais-je-ou-cours-je-a-quoi-je-sers-dans-quel-etat-jerre-suite-reflexion-sur-lau-dela

 

https://www.athena-vostok.com/facho-ou-gaucho-qui-suis-je-ou-vais-je-ou-cours-je-a-quoi-je-sers-dans-quel-etat-jerre

 

Fin du triptyque.

 

Roland Pietrini

 



29/05/2016
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