ATHENA-DEFENSE

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Une exfiltration risquée ( suite)

  Toute ressemblance avec des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite

 

Ces extraits ne dévoilent pas la véritable histoire de "La Menace"

 

Je recherche un éditeur  "courageux"

 

 

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 https://www.athena-vostok.com/une-exfiltration-risquee-toute-ressemblance-avec-des-situations-existantes-ou-ayant-existe-ne-saurait-etre-que-fortuite-suite

 

 

A Rayak,  à 4h 30 GMT, deux  hélicoptères dont un d’escorte, décollèrent comme prévu en direction de Tfail. Faute de moyens français disponibles, les Libanais  du 12° escadron de Rayak prêtèrent deux hélicoptères Cougar livrés récemment par la France au titre de l’aide à l’armée libanaise. Dans le premier, une femme médecin principale et un infirmier avaient pris place   escortés  d’un commando de trois opérateurs du CPA20 projetés de toute urgence par le commandement des forces spéciales et dans le second, un groupe de commandos de l’armée libanaise du Régiment Commando Maghaweer. L’escorte était assurée par un  vieil Huey libanais armé de mitrailleuses. Deux Gazelles Hot du 8° escadron de la base de Beyrouth étaient mises en alerte.  

 

Vingt minutes plus tard,  le premier Cougar guidé par Sacha se posait sur la zone, voilure tournante.  Lucien et Sacha prirent  RC sous les aisselles et le chargèrent littéralement dans l’hélicoptère  qui décolla immédiatement. Il était prévu que  l’autre Cougar effectue  deux rotations pour exfiltrer Let S,  ainsi que les quads sous élingues. La manœuvre s’effectua sans incident. L et S avaient terminé leur mission. Ils rentrèrent par la suite discrètement à leur base de Bayonne par un vol commercial. Le matériel et l’armement furent chargés par la suite dans un C 130 Hercules  de l’Escadron 3/61 Poitou, basé à Orléans.  

 

Durant le vol,  l’état de Charles dans l’hélicoptère resta  stationnaire. A l’arrivée, parfaitement conscient,  il refusa d’être évacué vers un hôpital libanais. La Centrale, tenue informée,   appuya sa demande pour des raisons de sécurité et de discrétion habituelles,   en dépit de l’avis très réservé du médecin.

 

Sur ordre express de sa hiérarchie,  elle organisa cependant l’évacuation sanitaire en relation avec les autorités concernées… Elle fit transporter Charles à l’infirmerie de la base, ce qui lui  permit d’examiner sa blessure dans de meilleures conditions, ce qu’elle n’avait pu faire dans l’hélicoptère. En dépit de son expérience, elle retint son souffle.  Face à lui,  elle avait un cas qu’elle n’avait jamais vu jusqu’alors. Un homme bien vivant,  dont la gorge était entaillé sur 10 cm du côté gauche de la base de l’oreille jusqu’au-dessous du cou avec une plaie ouverte qui  présentait toutes les caractéristiques d’un égorgement. La carotide n’avait pas été suffisamment entaillée et remplissait par miracle son rôle, elle pouvait se rompre à tout instant. Elle jugea ne rien pouvoir faire en l’état. Après avoir effectué un examen clinique  aussi poussé que possible compte tenu de l’état de sa blessure, au niveau du  tubercule de Chassaignac, elle estima que  l’artère carotide externe destinée à la face et au cuir chevelu avait été touchée et l’artère carotide interne qui fait pénétrer dans la boîte crânienne le sang oxygéné à destination du cerveau, des yeux et des oreilles internes,  préservée. La « sidération » des petits vaisseaux paraissaient acquises.  Ce qui pouvait expliquer en partie la tuméfaction de son visage et… le fait qu’il soit vivant… Dans tous les cas une opération d’urgence était requise. Elle remit en place  un pansement compressif  neuf et décida d’immobiliser la tête de Charles et lui administra un seconde dose d’atropine, après l’avoir appareillé,  puis,  téléphona directement par ligne protégée à l’Hôpital des armées Begin à Saint Mandé pour communiquer son diagnostic et demander l’avis d’un chirurgien. Après un court entretien, celui-ci indiqua qu’étant encore de ce monde par miracle, il fallait continuer à y croire.

Le médecin militaire, Anne-Marie de son vrai nom, une jolie et menue jeune femme au visage d’ange, reçut la confirmation qu’une Evasan avec un Falcon 50 médicalisé top-réa et une équipe d’assistance et de régulation était en route. La conversation se conclut par un - accompagnez-le ! – Anne-Marie connaissait  parfaitement la  complexité  d’une Evasan stratégique avec sa  boucle tactique amont (entre l'hôpital de campagne et l'aérodrome), sa  boucle aval (transport vers le centre hospitalier). La mise en place des différents moyens de transport et des autorisations nécessaires par le biais du ministère des affaires étrangères demanda peu de temps. Il ne faisait aucun doute que la situation particulière de Charles avait été prise en compte et grace à  l’action efficace et intelligente de François, qui activa tout son relationnel -ce qui était son rôle-  les autorisations requises furent rapidement obtenues. En conséquence,  Anne-Marie se concentra sur le conditionnement de Charles pour le transport.  Charles ressentit avec bonheur ses gestes précis mais emplis de douceur, le petit plus qu’une femme sait donner dans certaines circonstances, ce qu’un homme, spontanément,  n’aurait, peut-être pas,  su offrir.

 

 

 

C’est alors que François apparut.  Charles et lui se retrouvaient ainsi, depuis  leur diner de la semaine dernière chez le  docteur Ladkani  et sa charmante femme,  dans ces conditions si particulières. François entra dans la minuscule infirmerie qui sentait l’éther et  s’assit au côté de lui. Il le regarda en cachant sa stupeur. C’est Charles qui engagea le premier la conversation. Il déglutit avec difficulté et le regarda en tentant un sourire. 

 

            - Il faut que je te dise...  (Ils ne s’étaient jamais tutoyés se connaissant à peine, pourtant en ces instants cela paraissait comme une évidence)

 

– S’il m’arrivait quelque chose,   pendant mon transfert, il est nécessaire que tu saches, que j’ai sur moi des informations de première importance…  Rien ne s’est passé comme prévu… L’histoire de cette … est…  Ce  serait trop compliqué à dire, pour que j’ai  le temps, ici,  d’en parler. Il est urgent de dire à Simon qu’une attaque,  soit chimique soit biologique,  est imminente et vise en premier lieu la France. En conséquence,  il faut prendre les mesures nécessaires…

 

François posa quelques questions qui ne reçurent aucune réponse,  du genre comment évaluer la fiabilité des informations ? Qui en est la source ? Pourquoi  et comment convaincre de prendre des mesures d’urgences  sans être certain de la réalité de la menace? Autant de questions que se poseront de toute façon les hauts responsables. Charles répondit.

 

            - Je ne peux en parler qu’à Simon… Si cela a encore une signification, j’ai failli crever pour revenir avec ça, alors arrange-toi pour que Simon vienne,  où je serais… Si on hésite, si on tergiverse, si on pèse la fiabilité des informations,  alors les conséquences risquent de dépasser leurs espérances …  Arrange-toi pour que Simon soit présent à mon arrivée, je lui dirais ce que je sais.

 

Le jour commençait doucement à se lever. Le Falcon se posa à l’heure prévue avec une équipe de convoyage. Quarante-cinq minutes après son atterrissage l’avion décolla,  avec Anne- Marie comme médecin accompagnant et prit la direction de la France pour se poser sur la base 107 de  Villacoublay, où une équipe du Samu attendait afin de le  transporter vers l’HIA de Begin.  

à suivre...  

 

  Roland Pietrini

 



08/03/2016
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