On va voir ce qu’on va voir ! et clap de fin.
Après la claque reçue au salon de l’agriculture, face à la révolte légitime des paysans, notre chef des Armées prévient que l’envoi de troupes occidentales en Ukraine ne peut « être exclu » à l’avenir.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, un constat s’impose, la conférence internationale de soutien à Kiev qui a eu lieu à Paris le 26 février, arrive à point nommé.
Pris sous le feu de la crise agricole et des problèmes intérieurs multi-domaines, Monsieur Macron, a revêtu ses habits de chef de la diplomatie et des Armées européennes qui ne sont que l’expression d’un rêve européiste fantasmé mais dont les faiblesses, après des décennies de politiques de désarmement et de coupes sombres dans les budgets de la défense, révèlent notre incapacité à anticiper les crises et à les dominer.
Le rêve européen…
Monsieur Macron se rêve avec son amie Ursula von der Leyen, en président des Etats-Unis d’Europe, chef des Armées européennes. Ce rêve de puissance et de gloire entre ces deux personnalités éminentes, risquerait de tourner au pugilat, tant l’un ressemble à l’autre. La perspective plutôt défavorable pour l’ex majorité gouvernementale aux élections européennes au profit du RN, inquiète au plus haut niveau. On ressort donc à l’encontre de Marine le Pen, les accusations de complaisance avec Poutine, voire d’être la chef d’une 6ème colonne de la Russie en France. Monsieur le Premier Ministre, à l’Assemblée nationale, exprimait, il y a une semaine à peine la fait que « l’arc républicain, c’est l’hémicycle ». Ces derniers propos semblent accréditer le fait que dans ce même hémicycle il y aurait donc des traîtres à la Nation ? À force de dire tout et son contraire la « macronie » finit par se déconsidérer définitivement.
En réalité, partout en Europe la droite qualifiée d’extrême, monte dans les sondages et risque, en gagnant les élections européennes de bousculer l’équilibre des forces à Bruxelles, voire de le renverser. Cela rend fébrile les adeptes de ceux-là mêmes qui défendent l’idée d’une Europe forte et souveraine, une Europe en réalité sans peuples, une Europe laboratoire d’un continent en voie de créolisation ouvert à une immigration sans contrôle, soumis à la décroissance afin de satisfaire une partie de l’opinion qui se dit majoritaire.
Alors que partout dans le monde, les dirigeants défendent une idée simple, l’intérêt des citoyens du pays doit passer avant celui des autres, en Europe c’est l’intérêt des autres qui passe avant la défense de celui des peuples autochtones. L’offensive générale envers les patriotes, d’où qu’ils viennent, renvoyés aux « franges » de la société en les accusant de tous les maux, en les qualifiant de fascistes, de racistes, en les accusant de trahison, montre que ce monde de la bien-pensance risque de perdre la seule bataille qui vaille, celle de l’opinion.
Un projet mondialiste de l’Atlantique à l’Oural ?
C’est dans ce même ordre d’idée qu’il convient de montrer du doigt ceux qui prennent une position plus prudente face au conflit russo-ukrainien en demandant simplement de réfléchir aux conséquences.
En abandonnant toute voie diplomatique, en affirmant que désormais le but de guerre est moins de défendre l’Ukraine que d’affaiblir radicalement la Russie, en poursuivant finalement un projet universel, celui de faire entrer la Russie dans un projet d’asservissement aux thèses du mondialisme, cette guerre possède les ingrédients d’un affrontement majeur. Lire ou relire Ukraine-Russie : un conflit sans issue - Défense actualités geopolitique (athena-vostok.com).
L’enjeu en Ukraine ne serait-il pas l’avenir du capitalisme mondialisé, néolibéral, financiarisé et régi par les États-Unis, c’est-à-dire le modèle mis en place depuis les années 1980 ?
Je n’ai pas la réponse, je me contente simplement de poser la question. (1)
La défaite de la Russie ne permettrait-elle pas d’étendre ce projet de l’Atlantique à l’Oural ? Alors, il ne resterait plus que la Chine à soumettre. Mais un problème et pas des moindres subsiste, Poutine et les Russes majoritairement semblent ne pas y adhérer, reste à savoir si la Chine accepterait aussi une telle perspective ?
Les faits sont têtus, la Russie agressive, (elle est l’agresseur de l’Ukraine en faisant fi des accords internationaux) mais en ne lui laissant aucun chance de sortie, est désormais contrainte à nouveau d’agresser, c’est pour elle une question de survie. Il ne faut jamais fermer une porte de sortie à un ennemi. En l’occurrence, où sont aujourd’hui les diplomates ? Seuls les va-t’en guerre sont à la manœuvre, toute tentative de la part de quiconque de se poser des questions est vouée aux gémonies.
Serions-nous prêts dans une telle hypothèse ?
Trente-trois ans après l’effondrement de l’URSS le compte à rebours est lancé, nous sommes à une minute du grand affrontement et les secondes défilent. Notre jeunesse sous prétexte de mourir pour Kiev, pourrait-elle mourir en réalité pour bien d’autres raisons ?
N’oublions pas, une guerre ne se programme que rarement. Monsieur Macron serait-il si fort, si intelligent pour en maitriser le processus ? Beaucoup en Europe ont compris l’enjeu et se désolidarisent de ses propos. Le rêve de Poutine d’imposer un nouvel ordre mondial peu à peu se transforme en cauchemar, celui hypothétique des mondialistes tout autant, mais ce qui est certain, c’est que nous sommes, Russes et Européens, en première ligne et les premières victimes sur le seul sacrifice des Ukrainiens.
Roland Pietrini
Clap de fin !
Cet article sera probablement le dernier sur Athéna défense, après plus de dix ans de combat pour la liberté, la dénonciation des dangers qui nous guettent, plus d’un millier d’articles consacrés aux domaines internationaux et de la défense, mais aussi à des problématiques sociétaux, il est temps de passer la main. J’aspire au repos, je laisse la place à ceux qui la voudront.
À 76 ans, place aux jeunes ! Merci aux fidèles qui m’ont suivi depuis des années et qui ont animé le blog par leurs commentaires.
Merci encore, le mauvais temps qui s’annonce sera difficile. Alors reviendra le temps de la résistance. Nous nous retrouverons sur ce terrain.
Roland Pietrini.
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